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L’INSTANT TERRIBLE DE L’AGONIE

L’INSTANT TERRIBLE DE L’AGONIE

                                                                                     

Dr Ali Sallabi

23 Rabî‘ Awwal 1444/ 19 Octobre 2022.

 

 

 

Introduction

 

Aucun humain, sans la moindre exception, n’échappera d’une manière ou d’une autre à l’instant de la séparation de son corps et de son âme. La mort le surprendra alors dans son lit, à la suite d’une maladie, ou autre ; ou la cause sera peut-être le meurtre, la noyade ou un incendie ; ou encore la guerre, etc. Ces instants sont ceux du destin qu’Allah a décrété pour chaque homme en ce monde. Autour de lui, l’individu est parfois confronté à des situations dans lesquelles il voit ses proches, des gens de son entourage, mourir et être en proie aux tourments de la mort. Il constate les épreuves et les signes que subit le mourant et parfois ses réactions face à des visions de l’invisible et certains indicateurs au moment où l’âme est saisie. Ce passage est celui vers le monde du barzakh et le départ vers la vie intermédiaire qui sépare ce monde de l’autre.

 

Durant ces moments, tout l’entourage demeure impuissant et incapable de fournir le moindre soutien pour maintenir l’agonisant en vie. La majorité des personnes présentes est plongée dans la confusion, l’effarement, la tristesse et le fatalisme face au décret d’Allah, le Tout-Puissant.

 

Lorsque le souffle de la vie remonte à la gorge (d’un moribond), et qu’à ce moment-là vous regardez, et que Nous sommes plus proches de lui que vous [qui l’entourez], mais vous, ne [le] voyez point. Pourquoi donc, si vous croyez que vous n’avez pas de compte à rendre, ne la faites-vous pas revenir [cette âme], si vous êtes véridiques ? Si celui-ci est du nombre des rapprochés (d’Allah), alors (il aura) du repos, de la grâce et un Jardin de délices.

Al-Wâqi’ah (L’Événement) : 83-89.

 

-Lorsque le souffle de la vie remonte à la gorge (d’un moribond), l’âme remonte à la gorge.

Et qu’à ce moment-là vous regardez. Vous voyez alors l’agonisant dans la situation de celui qui s’apprête à faire son entrée dans un monde inconnu. Le mourant ne possède alors à cet instant rien d’autre que les bonnes actions emmagasinées, ainsi que toutes ses œuvres, louables et condamnables. L’âme se sépare alors du corps et l’on annonce le décès du défunt, mais elle ne peut révéler à l’assistance ce qu’elle voit, tandis qu’elle quitte ceux qui l’entourent. Les personnes présentes voient alors ce corps inerte, mais ils ne cernent pas sa réalité, car leur perception et leur science sont restreintes. Les hommes reconnaissent alors tous sans discuter leur impuissance face à cette situation. Seule la puissance d’Allah peut se manifester alors et cette créature se retrouve sous l’autorité de Celui Auquel rien n’échappe. Le défunt remet alors son sort entre les Mains d’Allah, pour la rétribution, sans s’opposer, sans tergiverser.

Nous sommes plus proches de lui que vous [qui l’entourez], mais vous ne [le] voyez point. La science d’Allah, Ses anges se trouvent alors plus près du mourant que les membres de l’assistance, qui ne voient pas. C’est dans cette situation terrifiante et désolante que s’annonce le défi qui coupe court à toute polémique ou discussion.

Pourquoi donc, si vous croyez que vous n’avez pas de compte à rendre, ne la faites-vous pas revenir [cette âme], si vous êtes véridiques ? Puisque selon ce que vous prétendez vous ne serez jamais ressuscités, ni même jugés, qu’attendez-vous pour ramener cette âme dans son corps[1] ? Si comme vous l’affirmez, le jugement et la rétribution ne sont pas réels et que vous êtes libres et affranchis de vos actes, faites donc revenir cette âme qui s’apprête à sortir du corps. Vous l’empêcherez alors de se rendre à son jugement, vous qui êtes autour à regarder, et qui la voyez partir pour être jugée, dans le silence et l’impuissance[2]

C’est face à ce genre de situation que se dissipent les suggestions du diable, les allégations des athées, les conjectures des idolâtres, face à ces réalités existentielles et aux lois divines de la création. Ainsi l’âme retourne vers son Créateur et abandonne dans sa sépulture son corps. Le Livre d’Allah nous révèle à ce propos d’autres enseignements.

Les individus se composent de trois catégories :

 

Si celui-ci est du nombre des rapprochés (d’Allah), alors (il aura) du repos, de la grâce et un Jardin de délices. Et s’il est du nombre des gens de la droite, il sera [accueilli par ces mots] : « Paix à toi » de la part des gens de la droite. Et s’il est de ceux qui avaient traité de mensonge (la résurrection) et s’étaient égarés, alors, il sera installé dans une eau bouillante, et il brûlera dans la Fournaise.

Al-Wâqi’ah (L’Événement) : 88-94.

 

 

La catégorie supérieure : les proches d’Allah (al-muqarrabûn)

 

 

Si celui-ci est […], c'est-à-dire, ce défunt.  

-[…] du nombre des rapprochés (d'Allah), qui ont rendu le culte exclusif à Allah et lui ont consacré toute la dévotion qu’Il mérite. Ces gens sont ceux qui ont respecté Ses commandements, abandonné les interdits et se sont efforcés de Lui obéir par l’accomplissement des actes obligatoires et recommandés, en vue de Lui plaire.

alors (il aura) du repos, l’apaisement, la sérénité, le bonheur, la joie et les délices de l’âme[3]. Le mort pourra déjà apprécier tous ces bienfaits dans le monde intermédiaire, et sans interruption jusqu’à son entrée au Paradis le Jour du Jugement[4]

- […] de la grâce en arabe ar-rayhân désigne tout plaisir sensoriel et physique, tels que ceux que procurent les nourritures, les boissons, etc. On dit aussi que ce terme renvoie au parfum du même nom. Dans ce cas, l’appellation fait référence aussi à un aspect particulier de la dénomination générale.  

-[…] et un Jardin de délices, qui est l’endroit qui renferme les deux choses citées ici. C’est là que l’on trouve ce que l’œil n’a jamais vu, l’oreille n’a jamais entendu et ce que le cœur d’aucun homme n’a jamais put concevoir. Ces versets constituent l’annonce d’une bonne nouvelle pour les proches d’Allah au moment de la mort. Cette annonce est si prometteuse que le cœur en tressaillit de joie dans la poitrine[5]

 

La seconde catégorie : les gens de la droite.

 

Parmi ceux dont l’âme quitte le corps et s'en sépare se trouvent les gens de la droite.

 

Et s'il est du nombre des gens de la droite, il sera [accueilli par ces mots] : « Paix à toi » de la part des gens de la droite. Ces individus ont obtenu le succès dans la dévotion à Allah Seul. Ils se sont écartés des actes répréhensibles et des interdits, bien qu’ils aient aussi commis certaines fautes ou négligences, sans pour autant, que ces dernières n’affectent leur foi dans le tawhîd[6].    

On les accueillera alors au Paradis par l’excellent salut que leur adresseront les anges de la compassion. Ils leur diront : – paix à vous, c’est-à-dire, la sérénité et la sécurité vous accompagnent. Voici pour vous le salut réservé aux gens de la droite. Ils échangeront également cette salutation avec leurs frères des gens de la droite qui les ont devancés au Paradis. Quelle parole plus agréable et appréciable que le salam, pourrait recevoir celui dont l’âme remontée jusqu’à la gorge, s’apprête à sortir di corps. Son cœur s’apaise alors et il ressent une présence familière et le présage de la bonne compagnie des gens de la droite[7].    

 

La troisième catégorie : les dénégateurs et les fourvoyés 

 

 

Et s'il est de ceux qui avaient traité de mensonge (la résurrection) et s'étaient égarés, alors, il sera installé dans une eau bouillante, et il brûlera dans la Fournaise. Si en revanche le mort compte parmi ceux qui n’ont pas cru au Prophète, au Livre et au Jour du Jugement, il appartient aux gens de la gauche. Ces derniers subiront alors, comme le Noble Coran nous l’enseigne, le châtiment de la part des anges qui frapperont leur visage et leur dos, en leur annonçant : goûtez donc le supplice du Feu.

 

Si tu voyais, lorsque les Anges arrachaient les âmes aux mécréants ! Ils les frappaient sur leurs visages et leurs derrières (en disant) : « Goûtez au châtiment du Feu.

Al-’Anfâl (Le Butin) : 50.

 

On leur servira une eau brûlante qu’ils boiront tout de même en raison de la soif intense qu’ils éprouveront. Ils entreront en Enfer où le Feu et les flammes les brûleront[8]

 

Après ces détails étonnants que livre le Noble Coran au penchant sain de l’âme humaine à la raison éclairée ; aux âmes limpides et pures ; ou à ceux qui ont succombé à leurs passions et cédé face aux allégations ; la conclusion intervient alors pour confirmer ces réalités et exempter le Seigneur de toute imperfection[9]

 

C'est cela la pleine certitude. Glorifie donc le nom de ton Seigneur, le Très Grand !

Al-Wâqi‘ah (L’Événement) : 95-96.

 

La certitude est dans ce qu’Allah a annoncé ici au sujet de la rétribution réservée aux serviteurs pour leurs actions, bonnes ou mauvaises, avec les détails qu’Il en a révélés.

 

La pleine certitude exclut le moindre doute, et cette expression confirme qu’il s’agit là de la pure vérité, qui devra donc se réaliser et que les preuves indiscutables qu’Allah a fournies à Ses serviteurs confirment.

 

Les gens doués d’intelligence pour leur part éprouvent de la crainte et témoignent de cette vérité. Ils louent le Seigneur pour le bienfait et la grâce immense qu’Il leur a accordée : glorifie donc le nom de ton Seigneur, le Très Grand ! Qu’Allah soit exalté, notre Seigneur immense et bien au-dessus de ce que Lui attribuent les injustes et les dénégateurs[10]

 

Conclusion

 

 

Cette description divine de la situation du mourant confronté à ses derniers instants ; ainsi que celle des catégories d’individus qui se présenteront devant leur Créateur, avec cette précision parfaite n’existe dans aucun livre. Elle ne se trouve dans aucune culture, religion ou croyance ou civilisation de notre monde actuel. Ce n’est que dans le Noble Livre d’Allah que l’on peut lire cela, dans ce Livre qui demeure le miracle d’Allah éternel et qui renferme la guidée pour la vie.

 

Et notre dernière invocation est la louange d’Allah, Seigneur de la création.

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie   

 

 

-Le Noble Coran, sourate Al-Wâqi‘ah, versets 88-94.

-al-’îmân bil yawm al-’âkhir, Ali Sallabi, mawsû‘ah arkân al-’îmân, Dâr Ibn Kathîr, Beyrouth, 3° éd., 2019.

- taysîr al-karîm ar-rahmân fî tafsîr kalâm al-mannân, Abd Rahmân Sa‘dî, 2000.

-al-hayah al-barzakhiyyah : dirasât ta’sîliyyah ‘ilmiyyah, Abd As-Sattar Ahmad Shaykh, Damas, Dâr Al-Qalam, 2021.

-zilâl al-qur’ân, Sayyid Qutb, vol. 6.

-ma‘ârij at-tafkîr wa daqâ’iq at-tadabbur, Abd Rahmân Hasan Habnakah Al-Maydânî, Damas, Dâr Al-Qalam, 2010, vol. 8.

 

[1] tafsîr as-sa‘dî, (21/574).

[2] zilâl al-qur’ân, (6/247).

[3] tafsîr sa‘dî, (2/575).

[4] al-hayah al-barzakhiyyah, p. 72.

[5] tafsîr Sa‘dî, (2/575).

[6] Ibid.

[7] al-hayât al-barzakhiyyah, p. 73.

[8] zilâl al-qur’ân (6/2473.

[9] ma‘ârij at-tafakkur (8/51-518)

[10] tafsîr as-sa‘dî, (2/576).


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